Foi et savoir

LA SCIENCE S’OPPOSE-T-ELLE

 

A LA CROYANCE RELIGIEUSE  ?

Introduction

Quand, en 1969, Armstrong mit le pied sur la lune, il ouvrit la Bible, et, à la face du monde, il en lut solennellement la première phrase : « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre".

La plus extraordinaire conquête de la technoscience se trouvait ainsi accordée au Credo, à  l'énoncé fondamental des religions du livre. On sait pourtant que les rapports entre les représentations que se font du monde la science et la religion ont  souvent été conflictuelles et, dans la mémoire de chacun de nous, la condamnation de Galilée en est l'emblème le plus éloquent. La religion, en effet, n'est pas seulement culte rendu a des puissances surnaturelles, rapport de l'homme au sacré, mais elle est aussi mythe, c'est-à-dire représentation imaginative de l'origine et de la fin de l'homme et du monde : dans la prétention à la vérité cette représentation mythique entre nécessairement en concurrence avec la science. Or cette concurrence est aujourd'hui devenue particulièrement aigue dans la mesure où la science moderne, à la différence de la science antique, dispose du contrôle expérimental de telle sorte que la connaissance, grâce à la méthode expérimentale, paraît détenir le critère absolu de la vérité.

La croyance religieuse est-elle alors appelée à disparaître à mesure que la science, en progressant, semble remplacer un savoir imparfait et donner des réponses rationnelles à des questions auxquelles la religion répondait de façon encore naïve ? La religion qui était co-extensive à l'histoire de l'humanité serait-elle donc devenue, tout d'un coup, sans avenir ? Mais parler ainsi de " la religion", mot intraduisible dans la plupart des langues, n'est-ce pas risquer la confusion? Ne faut-il pas distinguer au moins différentes espèces de religion dont les unes sont compatibles avec les résultats des sciences actuelles et dans les autres ne le sont pas? Mais juger de tout par rapport à La science, n'est-ce pas, en contradiction totale avec la modestie de la pratique scientifique et faire de la science une nouvelle religion? Et si le savoir et le croire non pas besoin l'un de l'autre, l'homme, n’a-t-il pas, finalement, besoin des deux ?

I L'état théologique appartient au passé de l’humanité

A  la croyance religieuse, désaveu de la raison.

Cette opposition de la science de la religion s'explique aussi parce que la démarche scientifique est fondamentalement rationaliste, et le propre de la raison, Descartes l’a monté, est de n’admettre que l'autorité de l’évidence, l’évidence elle-même ne  se trouvant qu'au terme d'un doute méthodique et critique. Par ailleurs les sciences, aujourd'hui, utilisent la méthode expérimentale et l"on expérimente avec sa raison" (Bachelard), on expérimente en posant des questions à la nature sous la forme d'hypothèse que l'on soumet à un processus de vérification. Toutes les religions positives sont au contraire fondées sur une « hiérophanie » c'est à dire sur une révélation ou sur une manifestation du sacré (manifestation de Dieu à Moïse dans le buisson ardent, par exemple) qui appelle à la soumission ce que signifie d’ailleurs le mot Islam. La croyance religieuse  repose sur le désaveu de la raison et il n'y a pas, de toute façon, de recours contre la raison, les droits de la raison étant imprescriptibles. S'il faut "croire pour comprendre", il faut surtout d'abord comprendre pour croire et  c'est la raison qui, en dernier ressort, décide d'adhérer à une croyance et de s'y soumettre.

B Illusion narcissique

Mais c'est en terme d'illusions plus que d'erreur ou d'imposture, en termes existentiels plus qu’épistémologiques ou moraux, qu'il faut appréhender la croyance religieuse. Fille du malheur (Marx), de la peur (Nietzsche), l'illusion religieuse  plonge ses racines, pour Freud, dans notre affectivité la plus infantile et la plus archaïque. C'est le narcissisme et  l'impuissance de l'enfant qui toujours veut pleurer en chacun d'entre nous, c'est son désir invincible d'être aimé, consolé et protégé qui explique cette totale dénégation de la réalité à laquelle procède la religion (immortalité, châtiment des coupables…)  et la formation d'un monde anthropocentré  sur lequel veille un Dieu qu'il s'est forgé à l'image du père[1]. Étant donné l'amour même qu'il se porte à lui-même, l'homme s'est en effet imaginé être au centre du monde physique, du monde biologique et du monde psychologique et, par trois fois, le développement des sciences positives l’en ont chassé. Tel fut le résultat, selon Freud, de la révolution copernicienne, darwinienne et psychanalytiques qui ont profondément blessé notre narcissisme. La formation de la croyance religieuse est, comme celles du rêve, gouvernée par le principe du plaisir, alors que l'activité scientifique est régie pas le principe de réalité.

C. État théologique, état positif.

Malgré le développement réactif du fondamentalisme (le fameux « retour du religieux »), il semble bien que l'athéisme soit devenu un phénomène massif et irréversible. Si l’on suit Auguste Comte, fondateur du positivisme, l'humanité est désormais entrée dans l'état positif, celui où les sciences positives fondée sur les faits (à l'inverse de la théologie et de la métaphysique) cherche à expliquer les phénomènes par des lois afin de prévoir et d'agir. et en conséquence, l'état théologique avec c'est dérisoire et infirmes réponses, appartient, comme l'âge métaphysique, au passé de l’humanité.

Cette opposition est peut-être pourtant un peu simple. Le cas de Pascal par exemple ne montre-t-il pas qu'un même homme peut-être en même temps savant et croyant ? Ses intérêts scientifiques, le calcul des probabilités, la géométrie, le calcul de l'infini, sont de plus en parfaite harmonie avec ses croyances religieuses et correspondent rigoureusement aux trois figures de Dieu que l'on trouve dans les Pensées : le Dieu parié, le Dieu sensible au cœur et le Dieu caché.

II Terrain de rencontre ?

La religion pour préparer à la science.

Il n'en reste pas moins qu'il y a des questions fondamentales qui concernent aussi bien la science que la religion de telle sorte que l'une peut préparer le terrain à l'autre et inversement.

En dédivinisant le Monde, le judéo-christianisme a permis à la science et à la technique de se développer ce qui n'auraient pas été le cas si notre culture était restée dominée par l’animisme ou le polythéisme. Le rôle fondamental de l'islam dans la traduction des textes scientifiques d'origine grecque, égyptienne, babylonienne, indienne, perse… et dans le développement et la diffusion de l'activité scientifique en témoigne.

La sciences pour préparer à la religion

On peut même faire apparaître des convergences entre la science et certains dogmes propres aux trois monothéismes. La paléontologie semble confirmer, par exemple, que l'espèce humaine procède bien d'une même souche, qu'elle est une et unique, de telle sorte que le racisme qui justifie la domination d'une race prétendument supérieure sur des sous-hommes est non seulement une abomination morale mais une doctrine scientifiquement inepte. Que, par ailleurs, Dieu laisse agir les causes secondes de la nature et que l'homme n'apparaisse qu'à la suite d'une longue évolution, il y a 3 000 000  d'années en Afrique de l'Est, cela ne saurait troubler les croyants ainsi qu'en témoigne, par exemple, la pensée de Teilhard de Chardin, Jésuite et paléontologue. Il suffit en effet de ne pas prendre le poème biblique au pied de la lettre et de distinguer la cause première (Dieu) et les causes secondes à l'œuvre dans la « création » pour que les contradictions entre la croyance religieuse et la science, ici entre le fixisme et l'évolutionnisme, disparaissent.

Certains biologistes et astrophysiciens tentent même aujourd'hui de jeter les bases d'une nouvelle théologie et propose des modèles bio-génétiques (la notion de « programmation » n’enveloppe-t-elle pas un principe finaliste ou téléologique ?) et cosmogoniques qui accréditent l'idée que l'univers actuel n’est  nullement le fruit du « hasard et de la nécessité » (Jacques Monod). Dans sa « mélodie secrète » (Thuan) il traduirait un principe anthropique, dès l'origine il était gros de la biosphère et de l'homme, il serait programmé pour donner naissance à l’anthropos, à l'homme, ce que les théologiens affirmaient depuis longtemps. "Un peu de science éloigne de la religion, beaucoup y ramène", disait Pasteur.

Il n’y a pas dans l’évolution de télos caché, de nécessité a priori, mais des ballons d’essai, des coups heureux et des coups malheureux, des tentatives, des aventures qui ont sans doute toutes les chances d’échouer tant la vie est coutumière d’un gaspillage permanent, répondra Nietzsche à l’écoute des informations scientifiques de son temps. Elles lui permettent de faire pièce à la longue et intrépide falsification de la morale et de la religion qui ont rendu l’homme incapable de supporter de vivre dans un monde privé de sens.  Cela devrait pouvoir suffire à ruiner la superbe et la vanité de celui qui s’est imaginé la fin suprême de l’activité créatrice de l’univers… L’homme, fragment de chaos, n’est en effet qu’un accident dans un monde d’accident, le fruit d’un devenir bête et absurde arrimé à la plus extrême contingence. Il n’est qu’un animal manqué, égaré et malade (EH § 14), qui se sent gaspillé de la même manière que la nature gaspille ses fleurs une à une.  « L’humanité n’a aucun but au total et l’homme ne peut par suite, à en considérer la marche générale, y trouver ni consolation ni soutien, mais bien le désespoir » (HTH I, § 33). De là la nécessité de l’illusion pour la majorité des hommes, tant « l’erreur sur la vie est nécessaire à la vie ». Mais pour les hommes capables d’assumer entièrement la violence naturante qui les affirme comme tel, la seule alternative au nihilisme (« Les fins manquent ? Il n’est pas de réponse à cette question : à quoi bon ? ») reste la puissance de la volonté qui est seule capable de répondre au défi du démon du Gai Savoir (« veux-tu ceci encore une fois ? ») et d’affirmer la vie sans en rejeter aucune dimension : amor fati. Une évaluation ? une interprétation ? une nouvelle croyance qui peut se passer de se justifier scientifiquement et qui a d’autant plus de valeur ?, croyance qui est seule profondément vitale. « Ce qui a besoin d’être démontré pour être cru ne vaut pas grand chose »  (Crépuscule des idoles).

Les antinomies

L’opposition de ces deux perspectives, celle de l’intelligent design (hypothèse pseudo scientifique longtemps seule admise aux USA) et celle du divin hasard réactivent d’une certaine manière les antinomies kantiennes. La raison humaine, montrait Kant, nous confronte à des alternatives contradictoires qui sont indécidables et que l’on appelle antinomies. Ainsi par exemple : Ou bien « le monde a un commencement dans le temps », ou bien « le monde est infini dans le temps ». Qu'elle adopte l'hypothèse d'un Big-Bang originel ou celle d’un Big Crush, c'est-à-dire d'un retour vers l'état initial, l'astrophysique nous place devant une indépassable antinomie. La thèse affirme que l'univers, depuis 16 milliards d'années, est en expansion continue et qu'il se dilatera éternellement, l'antithèse que la phase d'expansion sera suivie d'une phase de contraction qui engendrera un nouveau Big Bang : la science, aussi loin qu'elle remonte vers ce qui est considéré comme le début de l'univers ne saurait accéder à son commencement (mur de Planck) pas plus qu’à sa fin. Elle n'aura jamais la possibilité de choisir entre la thèse et l'antithèse. Cette limitation du savoir ne fait-il pas une place à la croyance selon le vœu de Kant (« Je dus donc abolir le savoir afin d'obtenir une place pour  la croyance») mais en établissant une disjonction exclusive entre savoir et croyance ?

III Si le savoir et le croire n'ont pas besoin l'un de l'autre, l'homme a besoin des deux.

A. La religion ne peut pas remplacer la science

Vouloir tirer de la Bible des vérités scientifiques est un non-sens, dirons les croyants. Cela relève de ce qu'on appelle le « concordisme » qui consiste justement à confondre les ordres. La Bible n'a pas pour objet d'enseigner quoi que ce soit sur la structure de la matière ou l'évolution des espèces, son message n'est pas scientifique mais essentiellement moral et religieux. Spinoza l'avait dit : Il est vain de vouloir chercher la science qui serait cachée dans la Bible. Lisons plutôt l'écriture comme un énergique appelle à la pratique au lieu d'en faire un texte théorique ou, avec la kabbale, un texte chiffré.

Plus radicalement il existe une différence d'ordre[2] entre foi et savoir. C'est dans le non-savoir de la foi que réside sa perfection, c'est en manquant de preuves qu'elle ne manque pas de sens, écrit Pascal[3]. La croyance n'est pas plus un savoir incertain ou un degré du savoir que le savoir est une croyance assurée. Le savoir n'est pas la vérité de la croyance, c'est ce que Kierkegaard (après Pascal), n’a cessé de proclamer contre Hegel. Plutôt d'ailleurs que de croyance, c'est de fides, de foi, de foi jurée, de fiance et de confiance, de confiance par-delà toutes preuves, d’aspiration nécessaire à l’Autre, d’acquiescement au témoignage de l'autre qu'il faudrait parler. C'est la ressource de cette foi que les religions du Livre recèlent et recouvrent à la fois. C’est cet élan du croire absolument vital[4] qui conditionne le lien social,  qui donne le cœur d'entreprendre et d'échapper à la dictature de l'instant. Tout notre système social mais aussi tout notre système économique est « fiduciaire », fondée sur le crédit, c'est-à-dire sur la confiance. Croyance et créance ont même racine, croire c’est donner sa confiance et escompter un retour. On comprend alors que, ainsi que Kant l’a montré, le mensonge ou la mauvaise foi, en violant la règle qui rend possible tout échange verbal (règle sainte selon laquelle nul ne peut parler parce qu'il pensent être cru), porte atteinte à ce qu'il y a de plus humain en nous. Une des étymologies du mot religion pourrait ici l’attester : religare, c'est lier et relier ; le religieux c'est le renforcement du lien, du lien entre les vivants pour faire société, du lien entre les vivants et les morts qui cimente et soude l'humanité, ainsi que l'avait compris Auguste Comte. L'homme ne doit son nom d’homme (homo) que parce que depuis quelques 100.000 ans, il est celui qui inhume son semblable : inhumare humanus est écrivait Vico.

B. La science ne peut pas remplacer la religion

Si la foi est hétérogène au savoir il peut y avoir, par contre, de la croyance dans le savoir : pourquoi en effet, demande Nietzsche, voulons-nous la science ? N'y a-t-il pas dans cet amour de la science, dans cet amour de la vérité à tout prix, quelque chose qui ne relève pas de la science ? Savoir ne serait-ce pas toujours croire et croire ne pas croire? Aujourd'hui cet impétueux désir de certitude qui est à l'origine des religions, écrit Nietzsche, s'est réfugié dans la science[5] et c'est elle maintenant qui nous assure et nous rassure ; telle est en tout cas la métaphysique diffuse qui traverse quelquefois la science et qui alimente le positivisme et plus encore le scientisme. Mais le scientisme, lui, est une religion, une idolâtrie de la science, qui trahit la science car la vérité scientifique est toujours relative, approchée, en permanente révision, a montré Bachelard, comme elle trahit la vraie nature du religieux sur laquelle il convient de s'interroger pour finir.

C. Homo sapiens, homo religiosus

La science a provoqué le "désenchantement du monde" sans parvenir à apporter à l'homme de compensation substantielle d'où le retour, au cœur des sociétés industrialisées, des superstitions, magies, sorcelleries, démonologies, astrologies, la rechute donc dans la crédulité et la barbarie. Les marchandises frelatées que l'on trouve au rayon "Spiritualité" des librairies temoingne aussi que l'homme qui ne veut pas mourir "se met à croire en n'importe quoi" (Chesterton). Mais il n'est pas question de revenir en deçà de la science dont le pouvoir émancipateur ne peut difficilement être contesté. Il s'agit bien plutôt d'aller au-delà, de triompher de ce processus de désenchantement, de l’effondrement du mythe chrétien sans renoncer, par exemple, à l’idée de communauté (J.L. Nancy) ; sinon, disait Nietzsche, « l'homme sorti du singe redeviendra singe, et il n'y aura personne pour prendre le moindre intérêt à ce bizarre dénouement de la comédie ». La science, en effet, après avoir prouvé qu'elle peut enlever des buts de vie à l’homme est incapable de lui en donner[6], ce qui, bien sûr, n’est pas le cas de la croyance religieuse. Celle-ci, en effet, si elle a eu, si elle a encore pour origine nos haines et nos peurs les plus misérables, a concerné aussi notre puissance d’aimer et à motivé nos créations les plus hautes.

La vraie nature du religieux, d'ailleurs, ne réside pas nécessairement dans la croyance en Dieu (le bouddhisme, le taoïsme sont athées), elle réside peut-être plutôt dans ce qu'on peut appeler le sentiment mystique[7], c'est-à-dire dans le sentiment absolu de notre dépendance (Schleiermacher). L'arrogance moderne de l'homme prométhéen, de l’homme devenu par la science « maître et possesseur de la nature » rencontre aujourd'hui ses limites : malade de solitude sur une planète partiellement dévastée, ne découvre-t-il pas, aujourd'hui, qu'il évolue au milieu de forces qui le dépassent infiniment et qu'il est relié, (c'est une des sources de la religion[8] dans la mesure où le mot viendrait de religare) ce qui suscite en lui effroi, admiration, amour et donc aussi scrupule, pudeur, respect et c’est l'autre racine du mot religion : il viendrait, selon Cicéron de relegere : recueillir, rassembler, respecter le don du donné qui doit rester sacré, saint, sauf ou indemne.

Conclusion

Face aux périls qui nous menacent il est clair en tous cas que ce n'est pas dans la connaissance scientifique mais dans la création que se trouvera notre salut, c'est-à-dire la recherche de notre intégrité et de notre santé. Pourquoi l'homme devrait-il jamais cessé d'être « une machine à créer des dieux » selon l’expression de Bergson ? « Le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas », prophétisait André Malraux, employant le mot « spirituel »  comme si, par-delà les agressions de la technoscience, la croyance religieuse ne pouvait jamais être si pure qu'une fois disparus « Dieu » et les « ombres de Dieu ». À moins que ne se présente une tierce possibilité : avec le déferlement des fondamentalismes, « envers maniaque » de la « détresse nihiliste[9] », science et croyances, à nouveau perversement associées[10] pourraient conjuguer leurs effets pour que le siècle, tout simplement ne soit pas.

 

[2] Pascal, Pensées, Br. N°793, 787, 283, Jésus-Christ, « sans biens, sans aucune production au-dehors de science mérite notre créance par la seule vertu de la folie de la croix : L’esprit à son ordre qui est par principe et démonstration, Le cœur en a un autre. On ne prouve pas qu’on doit être aimé en exposant d’ordre le cause de l’amour ».

[3] Ibid., n° 233.

[4] Cf., Nous ne savons plus croire,  Desclée de Brouwer, 2020. Les croyances ne sont pas qu’une affaire de théorie, elles sont des créations de sens et des interprétations pratiques qui ont des retombées sur l’existence et l’épanouissement des individus.

[5] Nietzsche, Le gai savoir, V § 347. Œuvres philosophiques complètes, Gallimard, Paris, 1967, « Les croyants et leur besoin de croyances », page 232, 233 et § 344, « Dans quel sens nous aussi sommes encore pieux », page 226,  227. Sur la croyance en tant que tenir pour vrai et fixation du devenir cf, Heidegger, Nietzsche, I,  Paris, Gallimard, 1971, Page 298-308.

[6] Pascal, Br. 37. « La science des choses extérieures ne me consolera pas de l’ignorance de la morale au temps d’affliction, mais la science des mœurs me consolera toujours de l’ignorance des sciences extérieures ». La foi en l'avenir et au progrès n'a pas duré très longtemps ...

[7] « Toute la loi de l’existence humaine consiste en la possibilité pour l’homme de s’incliner devant quelque chose d’infiniment grand ». Dostoïevski, Les démons, p. 693

[8] J. Derrida, Foi et savoir, in La religion, seuil 1996, page. 82.

[9] Julia Kristeva, Cet incroyable besoin de croire, Bayard, 2007, ). 177.

[10] Les fondamentalistes, Les fous d’Allah par exemple ,ont généralement reçu une formation scientifique mais ils ne maîtrisent qu’une rationalité instrumentale. La science approchée de façon purement technique, privée de sa dimension critique,  est nécessairement « sans conscience ». Une science tronqué accompagne ainsi une pathologie délirante de l’islam. «Nous avons assez de religion  pour nous haïr, mais pas assez pour nous aimer, écrivait Swift au XVIIIe siècle.

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